mardi 26 janvier 2016

HARCÈLEMENT SCOLAIRE ♮ statistiques, mon histoire, mes conseils.

Je ne pensais pas commencer ce blog par un sujet aussi dur, qui me touche autant personnellement, mais ce n'est pas une si mauvaise idée. Autant commencer par un sujet sérieux, pour commencer ce blog du bon pied. Enjoy, s'il est possible de dire cela.

Ébauche sur le harcèlement scolaire

C'est une plaie, qui ronge énormément de gens dans le monde, dans tous les pays, et de toutes les façons possibles. Elle touche de la maternelle jusqu'aux études supérieures, qu'importe l'âge. 
Le harcèlement, qu'il soit scolaire ou non, s'exprime de façon verbale ou physique. On en parle plus qu'avant, mais toujours pas assez à mes yeux.

Il est important d'en savoir les répercussions, parce qu'il y en a, les ressentis, les choses à faire lorsqu'une personne de notre entourage en est victime. On pense qu'il est simple de s'en défaire. Malheureusement, c'est complètement faux. Si cela était si simple, beaucoup de personnes harcelées à l'école seraient encore présentes pour nous expliquer comme s'en défaire. C'est un fait.

Au moins un élève sur dix est victime d'harcèlement scolaire. Un physique qui ne plait guère, une différence de goût, le style vestimentaire qui n'est pas à la mode, trop de répondant, ou justement pas assez, une grande timidité, de bonnes notes etc... sont souvent les causes d'un début du harcèlement. Cela part d'une petite chose, pour en devenir un fléau, que l'enfant ou l'adolescent doit porter sur ses épaules chaque jour de classe.

Selon une étude réalisée en Grande-Bretagne, la moitié des suicides survenus chez les jeunes est dû à l’intimidation ou au harcèlement scolaire. Selon le site du gouvernement, 700 600 élèves de l'école au lycée, rien qu'en France, sont victimes de harcèlement. Souvent, le harcèlement commence à l'école, il est présent quand l'élève s'y trouve, mais dans le cas des adolescents, ne se termine pas toujours une fois rentré à la maison : les réseaux sociaux, de plus en plus fréquentés dès le début du collège, sont régulièrement utilisés afin d'en rajouter une couche. Petit conseil aux parents : toujours surveiller les premières années de votre enfant sur les réseaux sociaux, cela est primordial et cela peut vous permettre de détecter très vite si votre enfant est cyber-harcelé ou non.

Mon histoire personnelle

Ce blog n'étant pas là pour éponger mes souffrances passées, mais plutôt là pour vous donner mon témoignage. J'ai été victime de harcèlement par une personne, seulement une personne, pendant plus de cinq ans, de la maternelle au CM2, et par des petits groupes entre la 6° et la 3°. C'était souvent verbal, même si j'avais le droit à quelques petits trucs désagréables, tels que des pincements, des tirages de cheveux. J'étais quelqu'un d’extrêmement sensible, et timide par dessus tout. Je portais des lunettes, j'avais les cheveux en bataille, je me défendais pas, je m'habillais pas à leur goût, j'étais la petite fille sans cesse à l'écart : le profil parfait à leurs yeux.

J'étais obligée. Obligée d'aimer les mêmes choses qu'elle, de porter - en vêtements - la couleur qu'elle me désignait, de dire que c'était moi qui avait fait ses bêtises, de dire que ma mère était conne, de voler mes camarades de classe, de mentir quand elle le voulait, et j'en passe. Tout ça sous la simple menace enfantine de "t'es plus ma copine sinon". Je le redis, j'étais naïve, perdue, et je n'avais qu'elle à l'époque. La solitude effrayait l'enfant que j'étais et ça a suffit à ce que je rentre dans son jeu. Je me souviens, sa mère qui appelle la mienne, disant que j'avais traité sa fille de "pouf" alors que c'était complètement faux, j'ai dis que ça l'était, simplement, c'était la vérité. Le lendemain, en allant à l'école, je lui ai demandé quand je l'avais traité de pouf (bah oui, pour m'excuser), et du haut de ses 9-10 ans, elle me sort "c'était pour savoir si tu savais mentir".

J'ai mis longtemps à appeler cela 'harcèlement", mais ça en était, du harcèlement psychologique, qui a duré beaucoup trop longtemps pour que je m'en remette aujourd'hui. C'était il y a plus de 7 ans, et j'en souffre encore aujourd'hui.

 J'ai eu le droit à des insultes sur mon physique, particulièrement au collège. En plein cours, on me sortait : "Je vois Ugly Betty tous les jours, sauf le samedi et le dimanche.". Le professeur ne faisait pas attention. Je me souviens, après le brevet des collèges, j'attendais devant le CDI, comme tout le monde, l'Exéat de sortie de l'établissement. Les filles derrière moi me pinçaient, s'amusaient à me tirer les cheveux, se foutaient de moi. Je suis rentrée chez moi, j'ai hurlé, puis j'ai pleuré parce qu'après 4 ans dans ce collège, j'arrivais au bout du tunnel. Quand j'étais en 4°, j'ai perdu mon grand-père, et j'ai commencé à être absente plus régulièrement. J'ai très mal vécu cette période. Mon professeur principal cette année là, me demandait tout le temps devant tout le monde pourquoi j'étais absente, je bafouillais, et il se foutait de moi. J'ignore si c'était volontaire mais j'avais eu le droit au "olala elle est tout le temps absente celle là" d'élèves, qui eux passaient leur temps à sécher volontairement.

J'aimais le rock, j'aimais la musique, je m'accordais avec cela pour mon style vestimentaire. Autant vous dire que ça ne plaisait pas, et qu'on me le faisait savoir. Je n'ose même plus compter le nombre de fois où l'on m'a proposé un relooking : c'était peut-être gentil, mais cela me blessait, j'avais l'impression d'être une parfaite inconnue au bataillon et qu'il fallait que je rentre dans leurs normes. J'ai eu le droit à "calculatrice" dès que l'acné est apparu sur mon visage. En pleine classe, on me disait qu'il fallait que je fasse quelque chose pour mes points noirs, parce que c'était dégueulasse, qu'il fallait que j'aille refaire mes sourcils, que j'avais un gros nez, comme, je cite, le footballeur Zlatan Ibrahimovic, et j'en passe.

J'étais tous les jours stressée, j'ai fini par souffrir de coliques et de psoriasis sur le cuir chevelu, que j'ai encore aujourd'hui. J'ai fini par bosser comme une dingue, au 3è trimestre de 3°, pour éviter le redoublement. J'étais beaucoup absente, parce que je me sentais terriblement mal dans la classe, l'intégration était compliquée, et le harcèlement que je subissais était devenu invivable. On est venu m'harceler sur Ask.FM, très en vogue à l'époque, sur facebook en créant un faux profil de moi avec ma photo. Je me souviens, j'avais fais un petit live sur twitter pour rire, on est venu m'harceler anonymement là-dessus aussi. 

J'ai une histoire particulière avec le harcèlement scolaire, il s'est terminé à mon arrivée au lycée, et j'en suis bien heureuse (même si ma scolarité au lycée a eu quelques, disons, imprévus). Il y a toujours une fin à tout, sachez-le. Il y a toujours pire que nous, mais rien n'excuse de subir cela.

Mes conseils

Si vous êtes victime de harcèlement, la meilleure chose : en parler. C'est très dur, parce qu'on a peur de se faire juger, parce qu'on a peur qu'on pense que vous mentez, et j'en passe. C'est quand on en parle pas, qu'on en souffre, et au fil des années, vous ne tiendrez plus, et psychologiquement parlant, vous prendrez un grand coup. Vous vous en remettrez sans doute jamais. Alors parlez-en le plus vite possible : à vos parents si vous l'osez, sinon il y a des professeurs, vos amis, un membre de votre famille, l’infirmière de votre établissement scolaire, et j'en passe. Mais ne restez-pas seuls, c'est la pire des choses à faire. A la limite, ouvrez un blog, parlez-en dessus, vous vous sentirez déjà mieux après avoir mis des mots sur ce que vous vivez ou avez vécu. J'insiste sur l'importance d'en parler, parce que ça a donc des répercussions sur le futur. (je vous invite même à me laisser un commentaire si vous souhaitez en parler !)

Si quelqu'un de votre entourage ou de votre classe est victime de harcèlement, bougez-vous tout de suite. Si vous possédez un minimum d'humanité, je vous invite à aller voir cette personne, à la rassurer, et si elle n'ose pas aller voir quelqu'un seule, d'y aller avec elle. La solitude est la pire des choses dans ce cas-là. Le moral flanche, sa confiance en soi aussi : il faut que quelqu'un l'aide. Aux parents, si votre enfant change subitement de comportement, ne se comporte donc pas comme d'habitude, à une chute dans ses notes, ne sourit que très peu, se renferme, faites en sorte de savoir si tout va bien à l'école, par le biais des professeurs, ou des amis de votre enfant. C'est très important. Parfois, c'est juste le caractère qui change, mais pour d'autres fois, c'est peut-être un signe qu'il subit du harcèlement.

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Hé bien, cet article m'a fait du bien. J'ai tenté de donner le plus de conseils possible, le plus d'informations, et j'espère qu'il vous aidera à l'avenir. Voilà quelques informations primordiales :

NON AU HARCÈLEMENT : 3020 (lundi/vendredi - 9h/18h ; numéro vert)
NET ÉCOUTE (cyber-harcèlement) : 0800 800 000 (numéro vert)
SUICIDE ÉCOUTE : 01.45.39.40.00 (7j/7 ; 24h/24 ; prix d'un appel local)
FAMILLE ÉCOUTE : 01.42.63.03.03 (prix d'un appel local)
FIL-SANTÉ JEUNE : 0800 235 236 (appel anonyme/gratuit depuis un poste fixe)
PHARE ENFANTS-PARENTS : 0 810 810 987 (prix d'un appel local depuis un poste fixe)
SOS AMITIÉ est également une bonne initiative, vous pouvez regarder le numéro qui correspond à votre département juste ici, sur leur site. (7j/7, 24h/24) Il y a un service de chat et de messagerie.

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Maira Gall